• Vive l'indépendance !

     C’est peut-être l’idée reçue la plus véhiculée lors de la dépression qui va avec la crise de la quarantaine, l’impression que l’on va être enfin libre, libre de faire ses propres choix, libre de voir qui on veut, etc. Ça ressemble un petit peu à la crise de l’adolescence où d’un seul coup, on refuse l’autorité des parents pour pouvoir faire ses preuves.

     Ce qui est normal à l’adolescence l’est moins à 40 ans, à moins d’avoir été constamment privée de ses choix. Et même si c’est le cas où qu’on a l’impression que c’est le cas, qui en est responsable ? Quelqu’un partageait avec moi : « Tu te rends compte, on n’est jamais parti faire le tour du monde! » Effectivement quelle bonne raison! Mais cette femme-là avait choisi, avec son mari, de faire des enfants (ils en ont quatre séparés du « minimum légal », en moyenne un an et demi). Quand ils ont commencé, il venait de trouver son premier travail et elle était aux études. Peut-être qu’ils auraient pu faire le tour du monde mais s’ils ne l’ont pas fait ça résulte des choix. Et, comme je lui ai répliqué, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Qu’est-ce qui les en empêchera quand les enfants auront grandis ? Surtout que visiblement son mari aurait aimé ça lui aussi.

     Les gens confondent souvent indépendance et vivre seul. Je ne peux nier que lorsqu’on est seul, on est indépendant, et encore, on se rend dépendant d’un travail, d’un cercle d’amis, de la famille, etc. Mais l’indépendance a un prix : la solitude. En ce qui me concerne, j’ai retrouvé ma liberté après ma séparation et je me suis sentie bien pendant quelques mois. Mais simplement les enfants, la nécessité de m’occuper d’eux, ne m’a pas laissé le choix que de trouver un travail stable. Je ne pouvais pas partir en vacances trop longtemps, je ne pouvais pas les emmener avec moi faute de moyens. En fait en me séparant, je m’étais créée des chaînes invisibles bien plus fortes et emprisonnantes que celles que j’avais en couple.

     C’est certains que sans enfant, c’est une autre histoire. Les enfants c’est un choix, c’est aussi une responsabilité et elle est plus simple à assumer lorsqu’elle est partagée.

     Je vous quitte avec une question : Pourquoi faire payer à ceux qu’on aime les choix (même si on peut considérer que certains n’étaient pas les meilleurs) que l’on a fait ?

    « Je ne l'aimais plus comme il faut...Et après alors... »

  • Commentaires

    1
    IsabelleV
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 13:34

    Vous avez tellement raison! Je me suis mise en couple très jeune, à 21 ans alors que j’étais encore aux études. Nous nous sommes mariés dès la fin de mes études et un an plus tard naissait mon premier enfant. Le 2e est arrivé 2 ans plus tard et le 3e en suivant. À 32 ans, je me retrouvais avec 3 enfants de 7, 4 et 1 an. Je commençais à chercher du travail. La filière que j’avais choisie n’offrant que très peu de débouchés, je n’ai pas trouvé. Imaginez, en 2 ans je n’ai eu que deux entretiens d’embauche. Entre temps, je faisais des petits boulots mais rien qui ne permette  vraiment de participer aux dépenses du ménage. Pendant ces deux années, je me sentais découragée et si je regarde votre histoire dans laquelle je me reconnais un peu c’est-là que j’ai commencé à déprimer. Je me sentais dépendante. Mon mari avait dû prendre depuis quelques années un petit boulot qui permettait de rapporter des extras. Pas facile d’élever une famille de 3 enfants avec un seul salaire! Vous imaginez que chaque euro comptait. Je ne regardais mes amies, aller chez le coiffeur, se payer de nouvelles chaussures, etc. mais moi je devais faire attention. Je faisais quelques caprices de temps en temps pour compenser. Et puis j’ai repris des études, pour devenir architecte. J’ai enfin pu gagner ma vie mais ma « crise de la quarantaine », en fait moi c’était plutôt 38, m’a amenée à me séparer alors qu’enfin nous allions pouvoir réaliser nos projets. Inutile de vous dire à quel point je me sens bien quand, avec le recul, je réalise tout ce que mon mari a fait pour moi, tout ce qu’il m’a offert et la manière dont je l’ai traité.

    2
    AgnèsH
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 21:37

    Quelle indépendance? Je n’ai pas plus la vie que je rêvais en plus de trainer le boulet de la culpabilité.

    3
    Marine
    Lundi 9 Décembre 2013 à 23:47

    J'y ai cru, dur comme fer. Plus d'attaches, plus de mari à qui rendre des comptes. Je me sentais revivre, je reprenais le contrôle de ma vie. Ça a été magique pendant près d'un an. Et maintenant ? Il me manque mais il a refait sa vie. Je n'ai que moi à blâmer.

    4
    Amélie
    Lundi 9 Décembre 2013 à 23:49

    Je me suis voulue tellement indépendante que j'ai fait une croix complète sur mon passé, y compris sur une partie de mes rêves professionnels. Il m'avait aidé à créer ma propre petite entreprise, je ne voulais rien lui devoir. Maintenant, je n'ai plus rien et je regrette tout mais le pire c'est que je n'ai jamais cessé de l'aimer.

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