Il semblerait que près de 20% des individus en couple subissent une crise de la quarantaine, les deux-tiers étant des hommes. Mais ce chiffre omet une chose importante, les hommes sont plus prompts à laisser aller leur épouse pour une jeune femme plus jeune. Les femmes au contraire mettent plus de temps à se décider, le malaise (la maladie ?) est plus profond. Souvent même elles ne se séparent pas. Je pense que ce 20% est largement sous-estimé puisqu’il ne se base que sur les crises de la quarantaine entraînant une séparation. Quant à dire que c’est plus souvent des hommes… Ce n’est pas ce que vos commentaires et mes rencontres tendent à montrer.

 Les bonnes nouvelles maintenant. 7 couples sur 10 qui se séparent à cause de cette crise se remettent ensemble dans les 5 ans qui suivent dont plus de la moitié en moins d’un an. Les autres c’est majoritairement, comme dans mon cas, parce que le conjoint délaissé, a décidé de tirer un trait. Et devinez quoi? Ces couples ne se séparent plus jamais. On pourrait dire « Quel gâchis! » d’avoir perdu ces quelques mois ou années. Mais en réalité, peut-être que cette séparation a été salutaire et était nécessaire pour que l’amour ne disparaisse vraiment au point de ne plus pouvoir se voir ou se parler.

 Pourquoi autant de couples de remettent ensemble ? À cause de ce qu’ils ont bâti à deux. On pourrait penser que l’amour est revenu, mais en réalité il n’était jamais parti. L’éloignement, la remise en question, s’apercevoir que ce n’est pas forcément mieux permet de changer le raisonnement. Au lieu de penser à tout ce qu’on n’a pas pu faire, on regarde tout ce qui a été fait. Au lieu de penser que la vie est meilleure quand on peut faire ses propres choix, on s’aperçoit qu’elle est plus simple quand on les fait à deux. Et puis au lieu de voir tout que son mari aurait dû faire, on se rend compte de tout ce qu’ON aurait dû faire. Ce n’est pas facile, mais souvent la phase de séparation dans son début permet de regagner un peu d’estime. Ce n’est pas durable mais ça donne la force de regarder le passé avec des lunettes objectives : Mon mari n’aime pas sortir, nous ne sortions jamais ? Nous étions fatigués, et je n’ai moi non plus jamais réellement essayé. Une fois, deux fois j’ai demandé à des mauvais moments mais au fond, je n’ai pas pris les choses en main. Mon mari ne me laissait rien faire ? En fait je m’occupais des enfants, j’essayais de travailler et je ne faisais rien, alors petit à petit il a rempli le vide pour que la famille fonctionne. Mon mari ne m’a pas donné la vie que j’ai rêvée ? Tous les choix importants concernant ma vie, notre vie, c’est moi qui les ai faits. Partir de Paris pour s’installer à Nîmes loin de sa famille, avoir 3 enfants. Oui ce sont des choix à deux mais mon mari m’a donné ce que je demandais. Ce n’est pas comme ça que je pensais vieillir? Je ne suis pas encore vieille et je ne sais pas ce qu’il voudrait réellement, pour l’instant nous avons vécu une vie mais il m’aime et nous pourrions encore améliorer notre vie pour qu’elle réponde à certains de mes désirs. Il y en a beaucoup d’autre. Tout ça pour dire que pour toute réflexion faite dans la tristesse, la culpabilité qui va avec la crise de la quarantaine, il y a une version négative qui pousse à faire des bêtises et une positive qui permettrait d’accéder au bonheur.

 Pourquoi suis-je tant en faveur des retrouvailles ? Tout simplement parce que les chiffres le disent, parce que j’ai vécu la crise sans aide et sans pouvoir réparer mes erreurs et parce que tous les témoignages des gens qui se sont réconciliés me prouvent que non seulement c’est possible mais en plus le bonheur qui revient est plus fort que tout ce qu’ils avaient pu espérer.

 Je préfère croire en l’amour et en la vie…

 Bonne vacances