•  Il y a 15 ans je vous aurais répondu non, il n’y a aucune raison. Vous avez eu le courage de partir, votre vie ne vous satisfaisait pas, vous ne l’aimiez plus, pourquoi revenir avec lui. Pour les enfants, pour le confort, ce ne sont pas de bonnes raisons.

     15 ans plus tard, je vous dis OUI sans hésitation SI vous avez fait une crise de la quarantaine assez semblable à celle que j’ai vécue. La souffrance que j’ai faite subir à mon ex-mari, mais aussi à mes enfants et à mes amis (difficile pour eux de rester neutre, d’avoir à décider lequel inviter et comment le faire sans faire de la peine à l’autre, etc.) ne valait pas les quelques mois de satisfaction intense d’avoir eu le « courage » de rompre. Sans compter que comme je vous l’ai dit, je n’avais pas réglé le problème fondamental qui a même, au contraire, empiré suite à la séparation.

     Mais ce n’est pas à moi de vous dire quoi faire, d’autant plus que je ne connais pas votre histoire. Par exemple, si vous êtes partie parce qu’il vous traitait mal, voire vous battait, si vous le haïssiez, si sa seule vue vous dégoûtait, je ne suis pas non plus masochiste et je ne souhaite pas que vous le soyez.

     Mais avant ça, est-elle ou est-il prêt à vous reprendre, à vous pardonner ? Très peu d’hommes sont capables de passer par-dessus. J’ai rencontré récemment une femme qui s’était séparée après que son mari ait découvert qu’elle avait une aventure. Elle lui en voulait de chercher à la retenir, de l’aimer encore. Incapable de se rendre compte de la chance qu’elle avait. Moi, je n’ai pas eu cette chance. Mon mari m’en a voulu énormément (et il avait bien raison) et quand j’ai essayé, il a fermé la porte, il était passé à autre chose. Je l’avais bien cherché.

     S’il est prêt à vous accueillir de nous nouveau c’est qu’il vous aime. Alors pourquoi ne pas tenter de réparer, à condition de s’attaquer aussi au vrai problème.

     Par contre, pas d’illusion, ce ne sera pas facile! Les premiers mois risquent de ne pas être magiques autant que la première fois. Il va falloir passer par-dessus tout le mal qui s’est dit ou fait. J’ai connu des couples tellement heureux de se retrouver que c’était comme si rien ne s’était passé, pour d’autre, une thérapie conjugale ainsi que des thérapies individuelles ont été nécessaires pour retrouver le cours normal de leur vie. Dans tous les cas cependant, je n’ai jamais rencontré qui que ce soit qui a regretté d’avoir réintégré la maison. Le bonheur est revenu souvent bien plus fort qu’avant, puisque chacun avait pendant la séparation travaillé sur lui-même afin de régler ses propres problèmes. La communication était rétablie et chacun n’avait qu’une idée en tête, le bonheur, bonheur ensemble mais sans se sacrifier rétablissant ainsi l’équilibre qui devrait être au sein de tout couple.

     C’était mon cadeau de Saint-Valentin !


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  •  Mes enfants, les trésors de ma vie. Je leur ai pourtant fait tant de mal. Sur le coup, ils n’ont pas compris. Leur père et moi nous disputions rarement, nous avions l’air de nous aimer tellement. Et puis sans crier gare maman s’en va. Je les ai obligés à ne voir leur père qu’une semaine sur deux, à ne voir leur mère qu’une semaine sur deux, à être trimballés d’une maison à une autre. Les trois ont réagi différemment. L’aînée qui était la plus proche de moi a semblé accepter. Pas de larme, pas de question, pas de reproche. Une autre histoire avec les deux derniers. Ils ont beaucoup pleuré, le deuxième a même arrêter de manger. Ils m’en ont voulu aussi, faisant des caprices à répétition. À quelques reprises, Sébastien a refusé de venir chez moi. J’étais blessée, j’en ai voulu à mon mari. Il devait les monter contre moi. Ce que je n’avais pas compris c’est que même si je pensais ne rien montrer, les enfants ressentent beaucoup de choses et ils savaient que je n’étais pas heureuse non plus, sans compter que c’était moi qui était partie. J’en voulais à mon mari mais c’était effectivement moi la responsable de leur malheur.

     J’en parlais autour de moi, et on me rassurait : « Tu sais les enfants, ça oublie vite! Vis ta vie, si tu es heureuse, tout ira bien. » Dans les faits, les enfants ça oublie,  mais ça reste marqués. Ma fille aînée est incapable de garder un petit ami plus de trois mois. À 32 ans ! Elle refuse de s’engager. Elle suit elle-aussi une thérapie depuis 2 ans. Mon deuxième est en couple depuis 7 ans. Mais il se fait mener par le bout du nez, refuse les confrontations, accepte tous les caprices de son amie. Quant au troisième il se cherche encore… Je ne suis pas en train de dire que c’est seulement à cause de la séparation mais ça y a certainement contribué.

     Je n’aurais aucun remords si la séparation avait été inévitable, si mon mari m’avait battue par exemple, mais maintenant que je comprends mieux ce qui s’est passé en moi à cette époque-là, je ne peux m’empêcher de penser que, pour mes enfants, j’aurais dû tout essayer. Malheureusement, si j’ai essayé bien des choses, ne voulant pas admettre que j’étais en dépression je ne me suis pas soignée.

     On se plaint d’une société de plus en plus égoïste, où chacun ne pense qu’à son petit bonheur. Mais des histoires comme la mienne y contribuent. Je ne suis pas égoïste, je ne l’ai jamais été même mon ex-mari l’a toujours reconnu. Mais à cause de la dépression, mon comportement a été égoïste. Ce n’est pas pour rien qu’il y a de plus en plus de séparations, c’est la solution « facile ». Elle permet de se concentrer sur soi-même au lieu de faire des compromis. Un bel exemple pour les enfants.

     Et vous avez-vous des enfants? Comment ça se passe?


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  •  Vos réactions à l’article que j’ai publié le 21 novembre ont été nombreuses, la plupart étant positives. Je vais en rajouter une couche!

     Si les hommes sont beaucoup plus habiles pour séparer les l’amour et le sexe, nous, les femmes, avons tendance à mêler les deux. Pourtant il s’agit de deux choses bien différentes. Attention je ne prétends pas que le sexe n’est pas important dans une relation mais on peut être heureux en amour sans toujours avoir envie de faire l’amour. D’ailleurs l’expression même « faire l’amour » est inappropriée; il peut y avoir acte sexuel sans amour, même pour les femmes.  En même temps c’est la plus belle expression car lorsqu’elle prend tout son sens c’est que les partenaires s’aiment vraiment, et que le désir est présent. Le côté physiologique (la chimie, les hormones, etc.) et les sentiments profonds (tendresse, affection, etc.).

     À l’inverse, s’il n’y a que du sexe alors la relation ne durera pas. C’est là le plus grand drame de la crise de la quarantaine. Les femmes ont tendance à confondre la baisse, voire la disparition du désir sexuel, qui peut avoir plusieurs origines, en particulier la dépression, avec la disparition de l’amour. C’est ce qui m’est arrivé. Et dans un contexte de remise en question, c’est à tort considéré comme  un signe de plus en faveur de la séparation.

     Quand quelques temps après ma séparation, j’ai rencontré Éric, j’ai eu l’impression de me réveiller. Mon cœur était à nouveau en feu, je revivais des émotions que je n’avais pas connues ou que je pensais ne pas avoir connues depuis très longtemps, trop longtemps. J’étais comme une gamine, j’attendais avec impatience chacune de nos rencontres, je vibrais chaque fois qu’il me touchait.

     Pourtant assez vite, je me suis aperçue que ça ne pourrait pas aller très loin. Pour lui c’était juste du sexe, aucun engagement, et puis du jour au lendemain, plus de nouvelles… Ça m’a fait très mal, je « l’aimais »! Il m’avait fait « revivre » après des années de… rien. Mon estime en a pris en sacré coup.

     Aujourd’hui, sachant ce que je sais, je me rends compte que bien plus que la douleur d’être rejetée, cette relation a eu un effet encore plus pervers. Elle m’a confortée dans l’idée que je n’aimais plus mon mari, ça m’a éloignée encore plus de lui et surtout ça m’a temporairement sortie de ma dépression. Tout le temps où j’étais avec Éric, je me sentais bien, plus heureuse que jamais j’avais l’impression de reprendre goût à la vie. Mais je trainais toujours mes casseroles… Sans cette relation, je serais sans doute allée consulter plus tôt et, qui sait, je serai peut-être revenue alors qu’il était encore temps. Une chose est sûre en tous cas, si je devais vieillir avec quelqu’un ce serait certainement plus avec mon ex-mari qu’avec Éric, avec qui la vie de tous les jours aurait été impossible.

     À bientôt


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  •  Ils vous veulent du bien mais ils ne sont pas des professionnels formés pour ça, pas plus que votre famille! Les amis sont là pour vous soutenir. Ils ne peuvent pas savoir ce que vous ressentez ou avez ressenti. Vos amis, tout comme votre famille, analyseront la situation par rapport à leurs propres filtres, leurs propres valeurs. En voulant vous aider, ils pourraient aussi vous amener à prendre de mauvaises décisions. D’autant plus si vous ne leur donnez qu’une partie de l’information. Or, si je regarde ce qui m’est arrivé, je ne leur ai seulement parlé du fait que je pensais ne plus aimer mon conjoint. À aucun moment, ils n’ont pu voir la dépression à l’origine de ma crise de la quarantaine. Du coup, la plupart, tous en couple, ont essayé de me convaincre que mon mari ne méritait pas que je le laisse, que nous avions pourtant l’air amoureux. Moi je m’étais persuadée de ne plus l’être et j’avais besoin de cette raison pour avoir le courage de le quitter. Pensez-vous que je les entendais leurs arguments?

     

    À l’inverse, une de mes amies s’était elle aussi séparée deux ans auparavant. Son mari la négligeait et tout le monde le voyait, elle était souvent seule, il ne s’occupait pas des enfants, pas de la maison. Pas parce qu’il travaillait, il préférait passer du temps avec ses amis, ou même voyager avec son amiE d’enfance. Il ne la respectait pas. Elle m’a dit qu’elle était heureuse dorénavant avec son nouvel amoureux, qu’avoir su elle n’aurait pas attendu aussi longtemps. Et elle avait l’air heureuse, toujours la première à s’amuser, rigoler, à boire un coup. On aurait dit qu’elle avait rajeuni de 10 ans. Et bien cette amie, m’a conforté dans mes idées, pas méchamment, mais parce qu’elle pensait que je vivais la même chose. J’ai d’ailleurs par moment pensé que mon mari ressemblait à son ex-conjoint. Pourtant il n’avait rien à voir. Il m’aimait, il participait à la vie de la maison, prenait soin des enfants. Oui il sortait de temps à autre avec ses amis, quoi de plus normal, mais il faisait attention à moi, m’apportait le petit déjeuner au lit le dimanche, m’écoutait quand je lui parlais (jusqu’à ce que j’arrête de lui parler)… Rien à voir et pourtant en voulant m’aider, elle n’a fait que me convaincre davantage que je devais partir. J’ai perdu cette amie il y a 13 ans maintenant. Elle s’est suicidée…

     Et après la séparation? Ils sont dans une position embarrassante. Ils n’ont d’autres choix que d’accepter et ce même s’ils ne sont pas d’accord, s’ils ont l’impression que vous n’êtes pas cohérente. Je n’aurais jamais accepté que mes amis remettent en question ce qui était fait, me blâment, je ne leur aurais plus parlé. Alors ils m’ont encouragé : « Tu vas voir, tu vas t’en sortir ! » « Tu es forte, tu vas retrouver le bonheur. »   Il y en a même eu pour blâmer l’attitude de mon mari parce qu’il était très triste!!! Je ne leur en veux pas c’est humain et j’aurais agi de la même manière. Sauf que ça ne m’a pas aidé…

     

    Je le répète souvent, les amis et la famille peuvent vous consoler, vous supporter, vous divertir mais ce ne sont pas eux qui devraient ni pourraient vous aider à y voir clair que ce soit avant ou après la séparation. En bref, lors d’une crise de la quarantaine, vos amis deviennent trop souvent vos meilleurs ennemis.

     

     J’en profite pour vous souhaiter de joyeuses fêtes en famille.


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  •  Si vous êtes encore avec votre conjoint :

      ·         Ai-je encore de la tendresse, de l’affection pour lui ?

      ·         Est-ce que j’aime encore me blottir contre lui?

      ·         Suis-je déçue quand j’ai l’impression qu’il ne fait pas attention à moi?

      ·         Est-ce que je pourrais améliorer de petites choses dans notre quotidien qui me permettrait de rapprocher de certains de mes rêves?

      ·         Suis-je en train de me trouver des fausses excuses?

      ·         Ai-je parlé de mon mal-être à mon conjoint ?

      ·         Notre couple est-il vraiment responsable de mon mal-être ?

      ·         Ma vie est-elle suffisamment malheureuse, sans perspective d’amélioration, pour que je fasse souffrir mon conjoint et mes enfants (si vous en avez)?

     

     

    Si vous avez quitté votre conjoint :

      ·         Qu’est-ce que j’ai perdu ?

      ·         Est-ce que mon conjoint me manque ?

      ·         Est-ce que je l’aime toujours même si je pense ne plus être amoureux(se) ?

      ·         Est-ce que je réalise vraiment mes rêves d’enfance/adolescence/jeune adulte ?

      ·         Est-ce que mon conjoint m’aimait?

      ·         La vie avec lui était-elle réellement impossible ?

      ·         Aurais-je pu répondre à certains manques présents dans mon ancienne vie sans me séparer ?

      ·         Si oui comment ?

      ·         Suis-je réellement honnête avec moi-même?

      ·         Mes enfants (si vous en avez) souffrent-ils de la séparation ?

      ·         Est-ce que ma vie était si difficile que ça ?

      ·         Si je m’étais trompée, serais-je trop orgueilleuse pour revenir?

     

    Si vous en voyez d’autres, n’hésitez pas à compléter.


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  •  Ça m’aura pris du temps mais j’ai enfin compris. Enfin compris comment je pouvais aimer mon ex-mari et pourtant ne plus me sentir amoureuse !

     L’amour est un sentiment, être amoureuse, une émotion. Malheureusement j’ai confondu les deux, ce qui est typique de la crise de la quarantaine et de la remise en question qui l’accompagne.

     Une émotion est par définition un état d’esprit fugace, temporaire, qui apparaît soudainement, provoque des réactions instinctives. Les émotions sont souvent intenses et par nature irréfléchie, voire irrationnelles.

     Le sentiment au contraire est durable. Même s’il naît d’une émotion, il n’y a que le temps pour transformer cette émotion en sentiment, car pour être durable, un sentiment doit reposer sur bien plus qu’une réaction instinctive.

     Beaucoup de gens confonde les deux : une émotion : je ressens de la peine, parfois une peine profonde consécutive à un événement et un sentiment : je suis triste car cette peine s’est ancrée en moi parce que l’événement perdure, parce que ce qui m’entoure cristallise ma peine, etc. C’est la même chose avec l’amour. Quel bonheur de tomber amoureux ! Mais tomber amoureux ne suffit pas à aimer. Pour que cette émotion immédiate, primaire, cette éventuelle passion, se transforme en amour véritable, en un sentiment durable qui comble ceux qui s’aiment, il faut plus qu’un coup de cœur. Il faut se découvrir des points communs, avoir des projets communs, accepter les différences et les apprécier au même titre que l’on apprécie ce qu’on a en commun, avoir l’impression de se compléter. Très peu d’âmes sœur peuvent se construire un avenir, trop de choses en commun et pas assez de différences. Les différences sont une force. L’un est plus porter à organiser, l’autre à réaliser. L’un est plus à même de s’occuper du quotidien, l’autre apporte ses rêves, ses projets qui se concrétisent un jour. L’un préfère cuisiner, l’autre s’occuper de la paperasse. Chacun a son rôle.

     Et le désir dans tout ça ? Désir ou libido, c’est compliqué. Lorsqu’on tombe amoureux, le désir vient souvent avec. C’est nouveau, l’autre est attirant, des phénomènes chimiques se mêlent aux phénomènes psychologiques. Une émotion ! Avec le temps, quand l’émotion initiale se transforme peu à peu en amour, le désir peut et va fluctuer. La vie de tous les jours, les petits comme les gros soucis, l’état psychologique, les grossesses, l’allaitement, etc. sont autant de facteurs qui contribuent à cette baisse désir. Faut-il l’accepter ? Non, pour que la libido persiste ou revienne, il faut du travail. Mais il ne faut pas renoncer à l'amour pour autant. Il faut recommencer des activités de couple, se retrouver, même si ça fait longtemps.

     Et vous qu’en pensez-vous ?


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  •  Si vous répondez oui à plusieurs des questions suivantes que vous devriez vous poser, alors de manière plus ou moins profonde ça ressemble à une crise de la quarantaine et vous devriez réagir avant qu’il ne soit trop tard.

     ·         Vous êtes-vous sentie dans les deux-trois dernières années perdue, déprimée ?

     ·         Votre vie vous semble-t-elle morne, routinière, non conforme à vos désirs ?

     ·         Vous repliez-vous sur vous-même  au lieu d’en parler à votre conjoint, votre famille, vos amis?

     ·         Ressassez-vous de vieux souvenirs pour vous prouver que vous n’avez pas ce que vous rêviez d’avoir?

     ·         Reportez-vous sur votre conjoint ou sur vos enfants, leur faisant porter une partie de la responsabilité de ne pas avoir cette vie rêvée?

     ·         Vous êtes-vous éloignée de votre conjoint?

     ·         Avez-vous le sentiment qu’il ne vous attire plus, que vous ne le désirez plus ?

     ·        Vous êtes-vous mise en couple très tôt?

     ·        Souhaitez-vous retrouver votre « liberté », votre indépendance ?

     ·         Pensez-vous que votre vie sera meilleure en recommençant à zéro ?

    ·         Pensez-vous à quitter  votre conjoint alors qu’il vous aime encore ?

     ·         Souhaitez-vous rencontrer d’autres hommes qui sauraient vous apporter ce que vous pensez ne plus avoir ?

     ·         Avez-vous trompé votre conjoint ?

    ·           Avez-vous simplement envie de « passer à autre chose »?

     ·         Si vous en avez parlé à vos amis, à votre famille, est-ce que ceux-ci ont paru surpris de votre volonté de quitter votre conjoint ?

     ·         Vous ont-ils parlé d’une folie, d’une crise de la quarantaine ?

     ·         Avez-vous ou l’impression d’avoir les idées claires après vous être menti pendant des années?

     ·         Niez-vous faire une crise de la quarantaine ?

     ·         Si vous êtes séparée, vous êtes-vous remise en couple rapidement ?

     Maintenant c’est votre choix. Vous pouvez en sortir en allant chercher de l’aide, auprès de votre conjoint, auprès d’amis (mais ceux-ci ne sont pas toujours de bon conseil, croyez-moi) ou mieux auprès de professionnels (thérapeutes, psychologue, etc.). Si vous avez déjà des problèmes de couple, ou si vous avez déjà quitté votre conjoint, je ne saurais mieux vous conseiller que de lire mes autres articles, de bien y réfléchir et de consulter au besoin.


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  •  Désolé pour ce mois sans article, j’ai été passablement occupée avec les ennuis de santé de ma mère.

     Bon, revenons à nos moutons. À partir de mon histoire, que je vous ai racontée, et de mes discussions avec divers thérapeutes, voici en résumé la manière dont je l’expliquerais. Ça n’a pas valeur scientifique mais le même schéma revient fréquemment. La crise de la quarantaine est un processus assez long en plusieurs étapes. Ça n’a rien à voir avec un caprice, ou une crise subite telle qu’on pourrait le penser.  À une période charnière de notre vie, environ la moitié d’où le nom « crise de la quarantaine », survient un événement (voire plusieurs événements) qui nous affecte, dans mon cas la mort accidentelle de mon père, la perte de mon emploi et la fin de l’allaitement. J’étais passablement déprimée. Cette dépression plus ou moins profonde est le point de départ d’une remise en question de sa vie et pour les personnes en couple, comme moi, remise en question de leur couple. D’un seul coup, notre vie nous apparaît dénuée d’intérêt, ne correspond plus à ce que l’on souhaitait et on cherche des réponses. C’est caractéristique de la dépression. Malheureusement sans aide, les choses ne font généralement qu’empirer. Avec le temps on cherche à se convaincre, on sélectionne parmi ses souvenirs ceux qui renforcent ce sentiment, on remâche sans cesse ces projets que l’on a dû mettre sur la glace, ce que l’on voulait faire, en mettant de côté tout ce qu’on a accompli allant jusqu’à nier le bonheur que l’on avait.

     Dans ce processus qui peut durer de quelques mois à quelques années, on finit par se persuader que notre vie n’était que routine, déception, mauvais choix et l’âge avançant l’urgence de vivre cette vie qu’on pense « meilleure » se fait de plus en plus criante. Pour le couple c’est l’enfer, car le conjoint devient souvent le responsable de cette vie faussement insatisfaisante. L’attirance s’éteint doucement, avec elle le désir, créant un fossé. On ne se parle plus que du quotidien, on s’éloigne jusqu’à se persuader qu’on n’a plus rien en commun, qu’on ne s’aime plus. La volonté de retrouver sa « liberté » se fait de plus en plus forte. Dans mon cas, l’occasion, le déclic, a été l’opportunité professionnelle offerte à mon ex-mari. C’était l’occasion de dire « non ». « Désolé je ne t’aime plus. » « C’est la vie. » Se mentir à soi-même pour se retrouver seule, reprendre le « contrôle » de sa vie en pensant qu’enfin le bonheur va arriver alors que ce bonheur il était là, parfois imparfait comme pour la plupart des gens normaux, mais il était réel tout au moins avant le début de ma crise de la quarantaine. Pour d’autre l’occasion, c’est une autre femme ou un autre homme, acte consommé ou non, qui renforce cette conviction qu’on n’aime plus son conjoint. Et c’est la rupture, rupture avec son ancienne vie et un sentiment d’accomplissement même s’il est parfois teinté de tristesse car ce n’était pas une décision facile.

     Tout ça pour dire que la crise de la quarantaine c’est avant tout une réaction de fuite basée sur une réflexion biaisée, consécutive à une dépression non soignée.

     J’attends vos témoignages


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  •  Ça s’est produit exactement 2 ans, 4 mois et 2 jours après le début de ma « dépression ». Après le souper, après avoir couché les enfants, mon mari m’a annoncé qu’il venait de se faire proposer une promotion. Ces yeux brillait de fierté et il m’a annoncé au même moment qu’il hésitait car ce nouveau travail allait nécessiter davantage d’heures, qu’il serait un peu moins à la maison et qu’il souhaitait qu’on passe au contraire un peu plus de temps tous les deux. Avait-il senti quelque chose, il avait l’air sincère le pauvre. Mais j’ai saisi l’opportunité et je lui ai dit qu’il devrait accepter. Il était surpris, un malaise est apparu et j’ai alors saisi mon courage à deux mains et je lui ai avoué que je ne l’aimais plus. Je me rappelle encore de son visage. Sous le choc il m’a dit qu’il ne comprenait pas, que nous avions une belle vie, que je ne pouvais pas lui faire ça. Ça n’a fait que renforcer ma décision. Maintenant que j’étais lancée, rien ne pouvait m’arrêter, la « liberté » était à portée de main. J’ai cherché un appartement où j’ai déménagé assez rapidement, il ne m’a plus adressé la parole sauf en présence des avocats, le temps de régler toute la paperasse inhérente au divorce et bien entendu la garde des enfants. Mis à part, ces petits soucis, j’ai décidé de vivre à fond cette nouvelle vie, une sorte de renaissance, j’ai fait une formation pour devenir accompagnante de naissance et je me suis lancée. J’étais bien occupée, tout me semblait nouveau, grisant… Pendant les premières semaines, il m’arrivait d’être triste, de me sentir coupable de ce que j’avais fait, surtout envers les enfants mais en général j’étais pleine d’énergie. Je sortais avec des amis, m’occupait de mon appartement, étudiait. Je ne pouvais pas me permettre de grands projets car mes moyens venaient d’en prendre un coup. J’ai rencontré un homme, lui aussi séparé. Ça a été magique ! Je retrouvais cette exaltation, cette passion présente dans toute nouvelle relation. « Pourquoi avais-je attendu si longtemps ? » « Ça c’est l’amour, je ne suis pas morte, je vis ! »

     Mais après trois mois, j’ai mis fin à cette relation. En fait, elle ne m’apportait finalement pas plus que ce que j’avais précédemment. Pire même, avec les jours, ce nouvel amour s’éteignait. Je suis donc redevenue célibataire. Pendant quelques mois, je me suis replongée à fond dans mes études, dans les obligations du quotidien afin de m’occuper l’esprit. J’ai de nouveau rencontré quelqu’un, mais là encore ça n’a pas duré. Et les doutes sont revenus. J’étais séparée depuis 4 ans et rien n’était comme je l’avais imaginé. Petit à petit mon ex-mari, tous les moments tendres partagés avec lui ont commencé à me manquer. Après tout, il était le père de mes enfants, l’homme avec qui j’avais partagé 16 ans de ma vie, et il avait toujours été un père exemplaire et un mari correct. Que m’arrivait-il ? Je replongeais donc en dépression, mais contrairement à quelques années plus tôt, je décidais de commencer à consulter une psychologue. Elle m’a beaucoup aidé. Elle m’a permis de revenir sur ma vie (j’avais alors 45 ans) et repenser à tous les moments. J’ai pu voir tous les mensonges que je m’étais racontée durant ma « crise » et notamment cette certitude que la séparation était le seul moyen pour moi de retrouver le bonheur. J’ai alors essayé de recontacté mon ex-mari. Mais il était passé à autre chose. Après être passé par les étapes normales de la rupture, à savoir le déni, mais surtout la rancœur, il avait finalement accepté.  Il était de nouveau en couple avec une femme plus jeune et vivait avec elle les projets que nous avions imaginés ensemble.

     Aujourd’hui 12 ans plus tard, j’ai soigné ma dépression. J’ai beaucoup appris sur moi-même mais aussi sur les gens en général. Je n’ai pas beaucoup de regrets par rapport à ma vie, mais le principal c’est d’avoir abandonné une vie heureuse pour une « illusion » de bonheur, en faisant souffrir au passage tous ceux que j’aimais.


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  • Pendant cette phase de remise en question, j’essayais de trouver des réponses, seule ! Comment avais-je pu gâcher mes rêves ? Pourquoi avoir fait ce choix d’études qui ne me correspondait pas vraiment ? Pourquoi ne pouvais-je garder un travail ? De toutes manières ils ne me plaisaient pas ? Peu à peu, je me suis convaincue que j’étais morte à l’intérieur, que j’étais devenue un robot sans âme, sans passion. Classique de la dépression ? Mais le pire était à venir.

    J’ai commencé à adresser des reproches à mon couple, après tout nous nous étions rencontrés bien jeunes, lui avait 22 ans et moi 21. Je n’avais finalement pas vécu et je m’étais laissée entraîner dans la spirale infernale de la vie, les premiers petits boulots, les enfants, la vie à la maison, la routine. Je voulais retrouver mon indépendance, pouvoir faire mes propres choix et les assumer. Les petits défauts de mon mari devenaient la source de mon désespoir (et oui je n’étais pas en dépression, rappelez-vous!). Des petites choses faisant partie des hauts et des bas de la vie à deux, surtout après 16 ans devenaient des « signes ». « Tiens il n’a pas remarqué que j’avais une nouvelle coupe de cheveux » ou encore « Il ne m’a pas remercié pour ce dîner que j’ai passé l’après-midi à préparer ». Ou encore « Pourquoi est-ce que je n’ai pas eu de plaisir ce soir quand on a fait l’amour? ». Des reproches surgissaient du passé, des choses arrivées il y a 15, 10, 5 ans remontaient à la surface. Petit à petit, une idée a germé : peut-être que je ne l’aimais plus.

    16 ans et plusieurs thérapies plus tard, je m’aperçois que j’avais tort mais sur le coup croyez-moi, je n’avais jamais eu les idées aussi claires ! Pas un seul moment je n’ai pensé que la diminution progressive de libido pouvait être liée à autre chose que le fait que je ne l’aime plus. Je ne l’ai pas détesté, à aucun moment, tout au moins pas consciemment; je me suis convaincue que pour ça aussi j’étais morte. Pourtant je savais qu’il m’aimait. Parfois j’en avais honte, honte de ne pouvoir lui rendre cet amour. Pourtant nous faisions encore l’amour (ce n’était pas toujours agréable, surtout lorsque je n’en avais pas envie), mais il parvenait encore à me donner du plaisir. Mais avec le temps, j’avais plus l’impression d’accomplir mon devoir conjugal que de le vouloir vraiment. Je refusais systématiquement de prêter attention à tous ces petits détails qui auraient dû me montrer que je faisais fausse route. Si je l’avais décrit à mes amis à ce moment-là – je parle de son caractère plus que de son physique - je pense qu’ils m’auraient pris pour une folle et quelque part c’est un peu ça qui arrivait. Je suis allée jusqu’à penser que nous n’avions jamais rien eu en commun! Comment peut-on vivre 16 ans avec quelqu’un, déménager 4 fois, partager joies et peines, avoir 3 enfants et penser n’avoir rien en commun ?

    En réalité j’étais déjà engagée dans un processus de fuite, fuite de la dépression, fuite du quotidien, fuite de tout. Je voulais passer à autre chose et pour avoir le courage de le faire, il me fallait des raisons. Quelle meilleure raison que de ne plus aimer son mari ?

    À suivre


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